La morale coranique ne peut être qualifiée de simple morale religieuse, affirme-t-il, car elle n’a pas pour unique objet d’organiser les rapports entre l’homme et Dieu : Nul aspect de l’activité humaine n’échappe à sa loi, et, à la vérité, les pratiques religieuses n’y occupent qu’une place réduite. Elle ne peut l’être non plus, parce que sa sanction est en nous-mêmes, et non pas seulement dans l’outre-tombe, parce que sa justification se trouve d’abord dans la raison et le sentiment humains, du fait que c’est précisément à ces deux notions que le Coran se réfère sans cesse pour justifier ses commandements. Le Coran a d’ailleurs associé à son enseignement moral un système éducatif tellement complet qu’on ne peut le négliger ou l’ignorer à aucun stade de la moralité. En second lieu, la morale de l’islam, ensemble de règles, de préceptes, d’interdits et de commandements, n’a jamais cherché à abolir la loi naturelle et à renier son inspiration ou ses conséquences. Loin de la rejeter, ou de la combattre, elle l’explicite, l’adopte, la précise et la prolonge avec une intensité telle qu’elle l’intègre dans ses propres données. Faisant appel à la conscience, elle la nourrit, l’éclaire, l’oriente, la guide, avant de s’y référer à nouveau, pour asseoir sa propre conception, pour imposer son empire et son autorité. Car la loi morale ne saurait être une contrainte. C’est par notre acceptation volontaire que le commandement de Dieu peut devenir pour nous une obligation morale : « le premier devoir est la foi dans le devoir », déclare M. A. DRAZ.
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