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Extraits du titre : De la science à la croyance : Raffermir sa foi par une approche scientifique

Adrien Chauvet

Mon but est de comprendre ce monde ; d’y trouver ma place ; de suivre mon chemin parmi les aléas de la vie. Au fond, je cherche à atteindre une tranquillité intérieure et pour ce, je suis à la recherche de « vérité ». En effet, j’espère que cette « vérité » me procurera cette satisfaction d’avoir fait le bon choix, et d’être sur le bon chemin. Par « vérité », j’entends une conception du monde qui soit logique, pratique et universelle, englobant toutes les disciplines et tous les êtres. Et vu que je doute être le seul à rechercher ce type de tranquillité intérieure, je souhaite partager mon expérience pour que d’autres puissent en bénéficier.

Ce cheminement, je l’ai entrepris il y a maintenant plus d’une dizaine d’années par une série d’introspections, de réalisations et de questionnements. Mais avant de commencer à décrire ces étapes, je pense qu’il serait utile de vous décrire mon contexte.

Depuis mon plus jeune âge, j’ai baigné dans le monde des sciences dites « dures » : mathématiques, physique, chimie et biologie. J’ai tout d’abord été influencé par les membres de ma famille, que je remercie au passage, qu’ils soient physiciens ou enseignants. Par mes études, j’ai suivis une instruction scientifique formelle– m’ont appris à voir le monde au travers de ses lois. Mis à part le côté scientifique de mon enfance, je viens également d’une région où le clocher des églises dépasse encore tous les autres bâtiments, et où chapelles et calvaires sont disséminésun peu partout dans les collines. En accord avec cet environnement, j’aireçu une éducation Chrétienne.Toutefois hormis les cérémonies à l’église, la religion n’avait aucune place dans la vie de tous les jours. Ces monuments et rites n’étaient que les vestiges d’un passé qui avait été rendu obsolète par les sciences. En effet, vu que les sciences modernes entraient en conflit direct avec les textes bibliques (quand ils sont lus au premier degré), j’ai délaissé les pratiques religieuses pour épouser une sorte d’agnosticisme. La morale religieuse était toujours présente dans mon fort intérieur, mais pour tout ce qui avait trait au monde matériel, j’étais conditionné à faire prévaloir les sciences sur toutes autres conceptions.

Alors que j’entreprenais ma formation de physicien, j’ai tout de même réalisé que ces sciences n’étaient pas aussi « dures » que je l’avais imaginé.. A travers ces études j’ai également eu la chance de voyager et de découvrir diverses cultures et mentalités. Curieusement, parmi toutes mes expériences, seule la religion m’a permis d’atteindre une tranquillité intérieure et un sentiment de satisfaction qui transcendent les difficultés de cette vie, et ce, de façon durable.

Il se trouve que, durant mes études, je me suis tourné vers l’Islam. J’ai alors appris les différents aspects de cette religion aux côtés d’érudits locaux et internationaux, à travers des cours particuliers intensifs, des lectures publiques et par les divers voyages que j’ai eu la chance de faire. J’ai découvert en Islam une philosophie de vie bien plus pratique et convaincante qui n’était pas en contradiction avec mon bagage scientifique. Fort de ma socialisation, j’ai tout naturellement décidé de poursuivre ce cheminement spirituel en harmonie avec une certaine rationalité scientifique. Plus précisément, j’ai cherché à utiliser cette rationalité pour valider ma quête spirituelle.

Alors que mes études religieuses étaient marquées de spiritualité, mes études scientifiques étaient imprégnées de matérialité. Or, bien des gens de mon entourage ont séparé ces deux notions en associant le matériel au rationnel et le spirituel à l’irrationnel. Ces notions se sont donc trouvées opposées l’une à l’autre. Le matériel et le spirituel sont devenus contradictoires.

Aujourd’hui, croire sans preuves matérielles est absurde. Plus encore, dans le milieu académique, le religieux dérange ; il est synonyme d’irrationnel, de manipulateur, de démodé et d’arriéré. L’idéologie matérialiste quant à elle, parce qu’elle serait fondée sur des bases strictement scientifiques a, par conséquent, une plus grande valeur. Pourquoi en effet devrait-on accepter de se contraindre à un courant de pensée vieux de plus de 1400 ans et de suivre certaines pratiques au nom d’un Dieu dont on ne peut directement vérifier l’existence ? Le discours séculaire des sociétés actuelles se nourrit essentiellement des avancées scientifiques pour discréditer l’existence d’une entité supérieure.

Plus généralement, nos sociétés matérialistes veulent rejeter tout ce qui ne peut pas être mesuré par le biais d’instruments physiques. Que ce soit dans le domaine de la paléontologie, de la génétique, de l’astrophysique, de la chimie, etc., tous les arguments et démonstrations portent donc à croire que ces sciences dites « exactes » valent bien mieux qu’une simple réflexion religieuse, ; en particulier si nos choix de vie en dépendent.

Pour illustrer cette mise en opposition, laissez-moi conter une expérience que j’ai vécue lors de mon passage à l’Université de Zurich, l’un des centres de recherche scientifique les plus importants d’Europe. C’était en 2014 et, entre deux présentations de la Swiss Chemical Society ; en me promenant au cœur du campus d’Irchel, je suis arrivé devant un petit musée d’anthropologie dont la fonction première consistait à illustrer l’évolution de l’espèce humaine à travers une vingtaine de bornes thématiques.

A ma grande surprise, la première de ces bornes citait un passage de la Bible stipulant que le monde n’avait que 6000 ans. Cette phrase était ensuite méprisée par le discours scientifique contemporain. Fort de généralisations implicites et abusives, le message était clair : discréditer le religieux face à une vision séculaire du monde, fondée sur des faits scientifiques apparemment plus concrets.

Quelques mètres plus loin, la deuxième borne de cette exposition proposait un arbre généalogique de l’espèce humaine. Elle montrait explicitement, par des jeux de lumières, qu’à la suite de chaque découverte d’ossements humains anciens, cet arbre a dû être entièrement remodelé ; soit une dizaine de fois au cours du siècle dernier ! Une question me vint naturellement à l’esprit : En quoi donc le « fait scientifique » serait-il moins illusoire qu’un texte religieux, quand les deux peuvent être soumis à des interprétations tout aussi aléatoires ?

L’évolution de l’espèce humaine n’est qu’un exemple, mais cette mise en opposition, entre scientifique et religieux, transpire dans toute notre société, que ce soit au travers d’émissions radio-télévisées, des journaux, de notre cursus scolaire : on est constamment incité à faire prévaloir le scientifique sur le religieux ; le matériel sur le spirituel. C’est donc sans étonnement que bon nombre de mes camarades de classe m’ont avoué avoir choisi de ne plus croire en Dieu à la suite de leurs études scientifiques. Or, j’ai trouvé dans l’Islam une voie logique et pratique qui me permet de cheminer rationnellement sur le plan spirituel et d’atteindre une paix intérieure.

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