Deuxième recueil de poésiques, Voiles, fait presque naturellement suite au premier Tous les courages. Rappelons-le, une poésique est un dialogue harmonieux entre la parole et le verbe d’une part et la musique et l’écoute, d’autre part, un effet miroir.

Comme le décrit parfaitement Tariq Ramadan « les poésiques qui constituent ce recueil sont présentées de façon minutieuse, selon un ordre qui ne doit rien au hasard. Il s’agit d’un véritable voyage à l’intérieur de l’être, dans les espaces du cœur, de la psychologie, de l’histoire personnelle et de l’identité. Ce sont sans doute les textes les plus personnelles et les plus intimes que j’ai écrits, au gré de plus de quarante ans d’expression par le verbe et les mots. »

C’est donc, dans une certaine mesure, le récit d’une vie, celle de l’être avec lui-même, sa vie  intérieure, personnelle, nécessairement singulière. Ainsi partagé, ce voyage au fond de soi se révèle étrangement ressemblant au nôtre, voire identique. Projection, reflet, miroir, le lecteur pourrait bien être surpris de la justesse des propos : le vécu d’un seul qui fait écho au vécu de tous. Malgré tout, certains pourraient ne pas s’y reconnaître. Peut-être. Pourtant il est indéniable que cet ouvrage offre une clé, précieuse, essentielle, celle qui ouvre la porte de notre capacité à voir sans avoir recours à la vue.  Alors, voyons voir, que voyons-nous ? Que voyez-vous ?

La traduction des deux conférences présentées dans ce recueil permettra au lecteur francophone de découvrir Constantin Zureiq, un penseur de l’unité et de la renaissance arabe qui a largement influencé la scène politique et culturelle arabe contemporaine. Ces traductions participeront également à la réhabilitation de la civilisation arabe tant décriée en Occident en général et en France en particulier.

Le présent recueil de textes d’« interventions » a pour but premier de participer modestement à remettre en lumière un penseur ayant trop longtemps été occulté de la scène intellectuelle et politique de l’Hexagone. Ainsi, le lecteur pourra découvrir ou redécouvrir Anouar Abdel-Malek au travers de textes très « accessibles » d’un auteur à l’analyse aiguisée. Il pourra également mieux comprendre la nature des débats portant sur la décolonisation des sciences sociales des années 1960 au début des années 1980. Et évidemment, ces débats éclairent notre présent.