Après une longue présentation de l’ouvrage et une introduction à la lecture et à la compréhension du Livre Saint, notre auteur nous présente les versets qu’il appelle les «joyaux» dont le but est uniquement de cueillir les lumières de la Connaissance, puis ceux qu’il appelle les «perles», et dont le but est d’expliquer comment se tenir droit et ferme sur la Voie [de la Rectitude] à travers les œuvres.

Comment une personne qui se contente de se conformer à une tradition et à un récit et qui rejette les méthodes d’investigation et de théorisation peut-elle être dans le vrai ? Ne soit-elle pas non plus que la Loi révélée repose sur les déclarations du « maître de l’humanité » [Muhammad (que la prière et la paix soient sur lui)], et que la véracité de ce qu’il rapporte est établie par la démonstration de l’intellect ? Celui qui se limite à la raison pure, comment pourrait-il être guidé vers ce qui est juste si sa vue n’est pas éclairée par la lumière de la Loi révélée ?

Il est difficile de parler de cette œuvre sans commencer par la situer par rapport à celle d’Ibn ‘Arabî (m.1240) et en particulier de ses Futûhât al-Makkiyya (les illuminations de la Mecque). De nombreux commentaires ou études, jusqu’à ce jour, se sont succédés pour clarifier et expliciter l’enseignement du plus célèbre des métaphysiciens musulmans, al-shaykh al-akbar, Ibn ‘Arabî. Les Gemmes (Al-Yawâqît), le traité traduit ici, représente sûrement le com-mentaire le plus important et le plus exhaustif.

Unique et particulier, cet ouvrage rassemble les sagesses attribuées à Ibn ‘Arabî, le plus grand des maîtres (al-shaykh al-akbar). De sa propre plume ou de la plume de l’un de ses disciples, ces paroles s’accordent parfaitement, selon nous, à son esprit et demeurent des clés essentielles pour le cheminement spirituel.

Les Savants musulmans ont toujours consigné par écrit la science de l’éducation de la nafs, tant dans son aspect théorique (la doctrine) que dans son aspect pratique (la méthode). Dans ce but, ils ont traqué les moindres ruses ou pièges égotiques (nafsi), les moindres illusions mondaines, passionnelles ou sataniques, d’abord pour eux-mêmes, puis pour le bénéfice de leurs disciples et pour tous les croyants. Ils ont ainsi patiemment débroussaillé la jungle inextricable des innombrables dangers qui guettent l’être humain dans sa quête de Dieu