Ibn ‘Arabî ne fut pas seulement l’immense théoricien du soufisme offrant, dans des milliers de pages, d’irremplaçables exposés magistraux: il fut également un murshid, un guide spirituel capable d’indiquer à ses disciples les pièges les plus subtils qui peuvent surgir sur la Voie, et de les mener aux plus hauts degrés de la réalisation spirituelle.

Les savants musulmans divergent quant à la définition du péché majeur (kabîra) et à sa distinction du péché véniel (saghîra). Cependant, la majorité d’entre eux disent que toute désobéissance qui appelle une peine (hadd) ou dont l’auteur encourt le châtiment de l’Enfer, la malédiction ou le courroux de Dieu, est un grand péché.

Abû Hâmid al-Ghazâlî dit à ce sujet : « Lorsque l’homme commet, sans éprouver ni crainte ni regret, un délit, en faisant preuve d’insouciance et d’audace, il est coupable d’un grand péché. Quant à la faute qui procède des écarts de langage, des erreurs de l’ego et du relâchement de la vigilance, et à laquelle se mêle un remords empêchant l’homme de jouir de son délit, elle n’est pas considérée comme un péché majeur. »

L’imam al-‘Izz Ibn ‘Abd as-Salâm dit : « Si vous voulez connaître la différence entre les petits et les grands péchés, comparez les dégâts (mafsada) du péché à ceux des péchés majeurs énoncés (dans les Textes) : S’ils sont moindres que les plus minimes des dégâts des grands péchés, il s’agit alors d’un péché véniel. Mais s’ils les équivalent ou les dépassent, c’est à ce moment-là un péché majeur ».

Hudhayfa ibn Al-Yaman a dit : « celui qui ne connaît pas le mal est susceptible d’en être victime : les gens interrogeaient le Prophète (SAW) concernant le bien. Quant à moi, c’est à propos du mal que je le questionnais, par crainte qu’il ne me gagne. Je disais:

– Ô Messager d’Allah, nous vivons dans le tourment et l’obscurantisme, puis Allah nous est venu avec ce bien, mais y aura-t-il après cela un mal?

– Il répondit (SAW) : Oui.

– Mais y aura-t-il après ce mal un bien? Répliquai-je

– Il dit (SAW) : oui, mais il sera souillé.

– Je demandai : et à quoi sera due cette souillure?

– à des gens qui suivent des coutumes (sunna) différentes de la mienne, et appellent à une voie que je n’ai pas enseigné. Tu approuveras certaines choses, et tu en rejetteras d’autres… »

L’objectif du livre « Comment se consoler face à l’épreuve » d’Ahmad Farid est de fournir des conseils et un réconfort aux croyants confrontés à des épreuves. L’auteur cherche à aider les lecteurs à surmonter le malheur en les guidant sur la manière de trouver consolation et réconfort à travers leur foi, tout en soulignant l’importance de ne pas succomber à l’exagération et à l’opposition au destin divin.

Dans cet extrait du Kitâb al-Jâmi’ de son œuvre-maîtresse dans le fiqh, ‘Al-Qawânîn al-Fiqhiyyah’, l’auteur mêle jurisprudence, éthique et spiritualité pour aborder tous les sujets relatifs à la langue et au coeur : les actes, valeurs et comportements recommandés ou interdits, dhikr et invocations, mais aussi le savoir, le repentir ou le rapport à la richesse ainsi que les bonnes manières de la table, de l’amitié ou du voyage. C’est, en somme, un résumé clair, concis et rigoureux de la personnalité et du caractère idéaux du croyant, aussi bien intérieurement qu’extérieurement – le tout organisé et exposé de manière à en faciliter la compréhension et l’apprentissage.